J-18 : Sommeil suite et fin
Après notre point global sur les recherches autour du sommeil et l'interview du Dr Bertrand de la Giclais, suite et fin de notre dossier. Conscient qu'il ne faut pas prendre à la légère la question du sommeil, Yvan Bourgnon nous confie son approche du sujet :
En course, quelle importance portes-tu au sommeil ?
Le sommeil, c’est primordial ! Celui qui ne gère pas le sommeil est directement hors course. La gestion du sommeil va de paire avec ce qui nous importe le plus : la performance et la sécurité. En négligeant ce facteur, on peut se mettre très vite en danger, sur un trimaran, il n’y a pas de marge d’erreur.
Qu’est ce qui est le plus dur à gérer par rapport au sommeil ?
Tout ! Mais ça s’apprend. La difficulté c’est de pouvoir s’endormir volontairement et très vite. Et de se réveiller tout aussi rapidement et frais ! Je crois que le plus dur finalement c’est avec des conditions faibles de vent. A ce moment là, il est facile de se laisser dormir or on est en course, il faut rester vigilant. Personnellement je fais tout pour ne pas m’endormir au mauvais moment : il faut bouger, se créer de l’activité. Généralement, je barre 30 min puis je règle les voiles, je m’occupe de la météo et s’il le faut je n’hésite pas à danser, à me mettre des seaux d’eau sur la tête… C’est le meilleur moyen de garder un rythme et de se plonger dans un sommeil profond quand vraiment on en a besoin. Il ne faut pas dormir pour dormir mais pour récupérer. Il ne faut en aucun cas subir le sommeil mais l’apprivoiser.
Sur une Route du Rhum, combien de temps dors-tu en moyenne ?
Il faut savoir que cela dépend en partie des conditions météo mais en moyenne je dors environ 3h-3h30 par tranche de 30 min. Par gros temps, ce n’est pas toujours évident de s’obliger à lâcher la barre, on se dit que le moindre petit problème peut être fatal mais désormais il existe des systèmes anti-chavirage. En revanche, je ne sais pas encore si c’est bien ou pas car en cas de problème cela largue les écoutes mais d’un autre côté j’ai peur que l’on se sente plus en sécurité et de ce fait que l’on soit moins vigilant !
Nous avons parlé d’hallucinations, cela t’es-t-il déjà arrivé ?
Non pas en tant que tel. Mais cela peut être très dangereux, désormais je connais les limites à ne pas dépasser et j’espère que cela ne m’arrivera jamais car en trimaran et surtout en solitaire ça ne pardonne pas.
Y-a-t-il une préparation proprement dite pour gérer le sommeil avant le départ ?
Non, ce n’est pas de la préparation, c’est de la connaissance de soi. Après enregistrement du sommeil, analyses et de test en compte-rendu, on apprend à se connaître. C’est l’expérience qui fait la différence.
Es-tu es un gros dormeur à terre ?
Oui, j’ai de grosse facilité à dormir à terre même si au fil des années, j’ai de moins en moins besoin d’heures de sommeil.
Cher Yvan,
Je te prie de m'excuser, car cette année je ne pourrai pas être au Départ à SAINT MALO.
Je te souhaite BON VENT et surtout d'être prudent, je suivrai la course, jusqu'à ton arrivée.
BON VENT
Rédigé par: SURRE | le 11/10/2006 à 11:19