Team OCEAN

Il ne faut pas oublier de boire. Avec des aliments habituels, l’eau contenue dans les aliments eux-mêmes en fournit une grande part. Pour compléter l’apport, en particulier par vent fort et froid, il faut boire au moins 2 litres d’eau par jour pour une ration à 3000 calories et 3 litres pour une ration à 4500 calories.

Pour faciliter l’assimilation, il est fondamental que l'organisme puisse "reconnaître" les différentes phases d'apport énergétiques dans le rythme journalier.

En mer, il faut garder le rythme chronobiologique des horaires de repas de terre. Les coureurs au large s’organisent de cette façon avec cinq repas à horaires fixes.

• petit déjeuner au lever du jour (20 % de la ration journalière)

• déjeuner vers 13 h (30 % de la ration journalière)

• collation en fin d'après-midi (15 % de la ration journalière)

• dîner au coucher du soleil (20 % de la ration journalière)

• collation vers le milieu de la nuit (15 % de la ration journalière)

Il faut limiter les en-cas entre les repas qui désorganisent le rythme. Cependant, en cas de faim impérieuse, les fruits, les barres de céréales sont bien adaptées.

Manger pour le moral

En mer, l’alimentation a également un rôle psychologique. Tous les navigateurs ont un petit pêcher mignon. De la sardine à l’huile de Lionel Lemonchois, aux 50 paquets de biscuits ‘Petit Prince’ embarqués par Yannick Bestaven, la palette est large. Kito de Pavant ne peut pas se passer de Dragibus, Samantha Davis se remplit les poches de bonbons anglais pour picorer à la barre, Servane Escoffier est quant à elle, ‘accro’ aux fraises Tagada, Marc Thiercelin ne part pas sans fruits secs, Jérémie Beyou craque pour la charcuterie, Jean Christophe Caso ne fait jamais l’impasse sur quelques bocaux préparés maison par sa maman, Dominic Vittet part avec un pain spécialement recuit pour lui et de la crème de marron en tube « pas facile à trouver », Kito de Pavant se motive au mini-Babybel chèvre olive et Nicolas Troussel compte bien partir avec un jambon… autant de gourmandises qui deviennent un soutien supplémentaire lorsque la compétition se corse.

Quelques points complémentaires à retenir :

• Les sucreries (barres sucrées) contiennent des sucres à assimilation rapide. À utiliser seulement si l’on se sent fatigué avant une manœuvre pénible. Contrairement aux idées reçues, les barres énergétiques sucrées font dormir. A contrario, les protéines (type sandwich jambon-beurre) stimulent l’éveil. L’alcool entraîne une dilatation des petits vaisseaux à la surface de la peau. L’impression de chaleur ressentie est illusoire, car le sang en surface se refroidit plus vite, accentuant ainsi le refroidissement général.

• Quand il est impossible de faire chauffer les aliments, beaucoup de coureurs utilisent des barquettes auto-chauffantes que l’on trouve dans les magasins spécialisés dans les fournitures de montagne ou d’expédition. Leur inconvénient : les sauces de ces plats sont parfois difficiles à digérer. À utiliser seulement quand on ne peut faire autrement.

• Il faut plusieurs heures pour que les aliments absorbés soient transformés en énergie disponible pour les muscles. En mangeant en début de quart, l’énergie des aliments ne sera utilisable qu’au moment d’aller se coucher.  Il est donc préférable de manger à la fin de son quart plutôt qu’au début.

Reste à rendre tout cela appétissant ! C’est la lourde responsabilité qui incombe au cuistot du bord, car la vie en mer réveille des plaisirs simples, bien manger est une fête qui crée souvent l’ambiance d’une croisière réussie.

Source : Voiles news / Programme Bel Sport & Nutrition