J-9 : l'interview de Jean-Luc Nélias, le routeur
Sur terre comme sur mer, il ne laisse rien au hasard, et sait que pour bien naviguer, il faut chaque jour acquérir une maîtrise totale de la technique et un savoir-faire pointu. A 44 ans et plus de 20 années de voile derrière lui (vainqueur de la Transat Québec-St Malo en 1988, 2ème sur la Multicup en 2006), Jean- Luc Nélias aujourd’hui formateur du Pôle France Finistère Course au Large, fait aussi partie des routeurs que les plus grands skippers s’arrachent dès que les courses le permettent.
Ainsi, lorsque Yvan Bourgnon sera en mer pour la Route du Rhum, Jean-Luc, lui, enfilera ses bottes et son ciré, mais derrière son PC, afin de pouvoir guider Yvan sur la route à prendre en fonction des conditions météorologiques, de l’état de santé du bateau, mais aussi du skipper.
JL Nélias fait le point pour nous sur le routage et la Route du Rhum :
Parle-nous de la Route du Rhum, des difficultés de cette course ?
La Route du Rhum, j’y ai plus participé en tant que routeur que coureur, et c’est d’ailleurs une course que j’aurais bien aimé refaire. Elle est à la fois difficile et passionnante car il y a une densité tout au long du parcours, un jour vous êtes confrontés au froid, le lendemain à la chaleur, et pour le vent c’est pareil. Il y a un vrai panel météorologique, qu’il faut savoir appréhender et maîtriser si l’on veut avoir une chance de gagner.
Pourquoi utiliser le routage ?
Aujourd’hui nous avons de plus en plus d’informations météorologiques, aussi bien en quantité qu’en qualité, qu’il est important de traiter. Hors un skipper n’a pas toujours le temps de le faire à bord, du moins pas de manière aussi poussée. Et puis le routage externe est autorisée pour la Route du Rhum, ça serait quand même dommage de ne pas en profiter, je ne dis pas qu’on ne peut pas y arriver sans, mais ça serait dommage.
Quel sera ton rôle dans cette course ?
Et bien pendant qu’Yvan Bourgnon sera en mer, moi j’enfilerai mes bottes et mon ciré, mais derrière mon PC ! Je le guiderai sur la route à prendre, en fonction des conditions météorologiques que j’aurais analysées, de l’état de santé du bateau, mais aussi du sien ! Je serai dans la course, mais avec l’humidité et la sueur en moins !
Selon toi pourquoi Yvan peut gagner ?
Il a de réelles chances sur cette course, grâce à son expérience d’une part, mais aussi grâce à la pointe de folie qui l’anime et qui lui permet de pousser son bateau à des vitesses records. Après rien n’est écrit, et chacun dans son genre est différent et a des chances de gagner cette course, si mythique !
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