J-8 : Le point de vue d'Yvan sur le routage
Au Rhum, le routage est autorisé, es-tu pour ou contre ?
Dans l’absolu contre, maintenant, c’est un élément de sécurité, car ce genre de bateau ne permet pas de passer beaucoup de temps sur la météo, il y a tellement de manœuvres à faire et d’attention à avoir à l’extérieur. Ensuite, cela évite aussi toute suspicion de triche, si le routage était interdit sur cette course, certains trouveraient quand même le moyen d’avoir des infos et il n’y aurait aucun moyen de le vérifier. Honnêtement, s’il était possible de courir cette course sans routage extérieur, je préfèrerais.
Concrètement, comment communiques-tu avec Jean-Luc Nélias lorsque tu es en mer ?
Il m’envoie des fichiers météos 7 à 8 fois dans la journée, réactualisés toutes les 2h, et on en discute. Moi j’envoie mes données sur le bateau et mes sensations. Dès fois on peut être en désaccord, et c’est alors à moi d’assumer mes choix. Mais on est très souvent d’accord quand même, et c’est toujours une discussion constructive. Et puis la météorologie est une science inexacte, Jean-Luc peut se tromper, et il le sait. Là où j’ai de la chance c’est que Jean-Luc est un météorologue, mais aussi un skipper en solitaire, qui a d’ailleurs déjà participé à la Route du Rhum, il sait donc bien dans quelle situation je peux me retrouver en mer.
Ta façon d’aborder le routage a-t-elle évolué ? Y es-tu plus à l’aise aujourd’hui ?
On ne fait que progresser, il y toujours à apprendre, la météo c’est de l’expérience, chaque course est un apprentissage.
En 2002, lors de la dernière Route du Rhum, comme beaucoup d’autres tu as chaviré, suite à une terrible tempête. Aujourd’hui encore, appréhendes-tu que les spécialistes météo ne puissent pas prévoir ce genre de phénomènes ?
Ca peut arriver, mais statistiquement il y a quand même peu de chances, on compte 4 courses sur les 30 ans à avoir essuyées ce genre de tempêtes.
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